Dans ce Bicêtre où l'on s'embête
Loin de Paris que je regrette
J'ai bien souvent et longtemps médité
Sur la vieillesse et la caducité.
Amis, amis, apprenez à connaître
Ce vieux refrain, ce refrain de Bicêtre :
On n'peut pas bander toujours
Il faut jouir de ses roupettes
On n'peut pas bander toujours,
Il faut jouir de ses amours.
D'un vieux un jour je tenais la quéquette,
La sonde en main, de l'autre la cuvette
Pendant c'temps là mon esprit méditait
Ce que tout bas le vieillard me disait :
Prenez bien soin de ces pauvres gogottes,
Un jour viendra vous pisserez sur vos bottes...
Les idiots, les fous, les épileptiques,
Sont des arguments sans aucune réplique,
Tout dépérit, le pauvre genre humain
N'a plus d'espoir que dans le carabin.
Or, pour créer une race nouvelle
Jamais, enfants, ne mouchez la chandelle...
A l'oeuvre donc, jeunes athlètes,
Gaillardement engrossez les fillettes,
Baisez, foutez, ne craignez nul écueil,
Quand on est jeune, il faut baiser à l'oeil.
Avec le temps, Vénus devient avare,
Aux pauvres vieux, le coup est cher et rare...
Quand la vieillesse triste et caduque
Vous foutra son pied sur la nuque,
Quand votre vit à jamais désossé
Sur vos roustons pendra flasque et glacé,
Allez crier à la face du prêtre
Ce vieux refrain, ce refrain de Bicêtre...